Aujourd’hui, je vais vous parler d’un livre Classique que vous connaissez sûrement, au moins de nom : Vipère au poing d’Hervé BAZIN.
Ce livre a été écrit en 1947 et envoyé chez l’éditeur dès janvier 1948. Son succès fût immédiat. C’est une fiction mais elle est très très largement inspirée de son enfance dans les années 1920.
Editions Grasset - 249 pages
Editions Le livre de poche - 255 pages
Editions Naïve - 5 heures 38
Le livre commence avec une anecdote. Jean Rezeau, un petit garçon, attrape par le cou une vipère dormant au soleil. Il la tue avec sa petite main et la ramène chez lui. Sa famille et les serviteurs croyant la bête en vie sont effrayés. C’est une image mais elle dit beaucoup du livre.
Il y a ensuite une sorte de petite introduction où l’auteur nous parle de la famille de Jean, ses ancêtres et leur statut (qui ressemblent étrangement à ceux de sa famille, les noms ont à peine été modifiés). C’est un peu lent et fastidieux, il faut s’accrocher.
Puis, l’histoire commence enfin.
Jean et son frère Fernand vivent avec leur grand-mère dans le domaine familial de la Belle-Angerie. Leurs parents ne vivent pas avec eux, ils sont de l’autre côté du monde en Chine. Mais tout ça va changer le jour où la grand-mère décède.
En effet, ses parents reviennent habiter au manoir et ramènent avec eux un petit frère. La mère est sèche et autoritaire et le père effacé. Dès le premier instant, le ton est donné. Il va y avoir de nouvelles règles et elles seront dures et rigides.
Ce roman nous présente l’évolution de Jean et la façon dont il se construit dans un cadre difficile plein de haine. Paule Pluvignec, cette mère retrouvée est étroite d’esprit, autoritaire, avec de vieux principes figés et avare de sentiments. A l’instar de ses fils, nous la détestons tout de suite. Elle est souvent injuste et abusive et, même si leur père Jacques Rezeau n’est pas vraiment d’accord avec elle, il préfère se taire et éviter la confrontation.
Tout au long du livre, nous assistons à la colère et la révolte du garçon et, même s’il elle n’est pas toujours physique, il y a beaucoup de violence dans ce livre et certains passages sont difficiles. Par moment, on se trouve même mal à l’aise.
Cependant, il y a quand même quelques scènes et tournures assez drôles.
Ce n’est pas un roman facile à lire. Il est d’une autre époque et le vocabulaire a changé. Malgré cela, l’histoire reste très parlante et trouve un écho au fond de nous.
Dès qu’elle ouvre la bouche, j’ai l’impression de recevoir un pied au cul. Ce n’est pas étonnant avec ce menton en galoche.
(Hervé BAZIN – Vipère au poing)
Pour ma part, je l’ai emprunté à la médiathèque en livre audio car je n’étais pas sûr de réussir à le lire (je crois avoir déjà tenté de le lire il y a quelques années sans succès). C'est Pierre VANECK qui a prêté sa voix à l'histoire. Il était très doué pour faire passer les sentiments et les émotions.
Selon moi, c’est surtout dans le début du livre qu’il faut s’accrocher. Une fois qu’on est entré dans l’histoire, on a envie de connaître la suite car elle est très prenante et il y a beaucoup de leçons à en tirer.
En bref, je n’ai pas adoré ce roman mais je peux dire qu’il m’a touché. C’est un classique à lire au moins une fois dans sa vie.
[Spoiler] (pour ceux qui ont lu le bouquin et qui voudraient en discuter)
Dans le début du roman, on s’attache beaucoup à Brasse-Bouillon et à son frère, on est de leur côté. Face à eux, et il y a Folcoche, c’est l’ennemi, le diable en personne. A la fin du roman j’étais mal à l’aise vis à vis de Brasse-Bouillon. Folcoche, c’est l’ennemi… et Brasse-Bouillon? Finalement, c’est comme si on relativisait. Le jeune garçon a changé est n’est pas devenu un tendre. Brasse-Bouillon sait que les choses qu’il fait ne sont pas toujours bonnes mais il les fait quand même. Ils sont un peu pareils tous les deux et, par son attitude, Folcoche l’a en quelques sortes gâché. Il n’est plus que Haine.
[/Spoiler]
NB : Il y a deux adaptations cinématographiques de Vipère au poing (que je n'ai pas vues) :
1971 - Réalisée par Pierre Cardinal, avec Alice Sapritch ("La Vielle" dans "La folie des grandeurs") dans le rôle de Folcoche. |
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2004 - Réalisée par Philippe de Broca, avec Jacques Villeret jouant Jacques Rezeau et Catherine Frot qui y interprète Folcoche. |
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Bonne lecture!