Nous voici de retour pour la suite de nos aventures américaines débutées ici!
Jour 4.
Nous avons passé le 4ème jour au Parc de Yosémite. Arrivés la veille de San Francisco, nous avons fait la route en nous arrêtant de nombreuses fois pour admirer les vues. Nous avons même profité d'un magnifique couché de soleil! Le matin, en allant rejoindre le parc depuis notre hôtel, nous avons fait de même.
C'est magnifique!! Des paysages de folie défilent sous nos yeux!! On se sent tout petit face à leur immensité, on est envahi par un sentiment de liberté, on se demande si c'est bien réel... Tout ça est pourtant devant nous, nous pouvons le toucher, nous pouvons le sentir et même le ressentir! Je crois que tout le monde est resté ébaubi! Il est difficile de trouver les mots pour décrire tout ça et les photos ne leurs rendent pas hommage. C'est quelque chose à voir!
Nous avons fait deux groupes et, de notre côté, nous avons fait la randonnée conseillée par le collègue de Scrat. Nos pas nous mènaient le long d'une rivière. De petite cascade en petite cascade nous sommes finalement arrivés face à une immense cascade. C'était impressionant! La puissance de l'eau et le bruit de la chute qui se répercute sur les parois alentours.
La cerise sur le gâteau : les arcs-en-ciel à ses pieds! C'est tellement beau, y-a-t'il de la magie dans l'air? Cela semble irréel et on se croirait dans un rêve. La route n'était pas de tout repos (surtout quand on n'a pas fait de sport depuis quelques années) car ça montait et, surtout, il faisait chaud. Mais ça en valait la peine! Cette vision féérique se mérite!! Dommage que les photos et vidéos ne soient pas à la hauteur de ce que nous avons vu au niveau des couleurs!
Nous avons repris la route, avec un petit pincement au coeur, ne voulant pas trop quitter cet endroit, pour rejoindre les autres et continuer notre aventure!
Sur le chemin, nous sommes tombés nez à nez face à un terrible duel : Le serpent à sonnette et l'écureuil ! Le premier tapis sous un rocher et le deuxième lui tournant autour en le surveillant du regard. Le reptile, lentement, à quitté la scène sous le regard du rongeur affolé. Que voulait-il éviter? Y avait-il ses petits quelque part? L'écureuil s'est placé en haut d'une pierre et a crié de toutes ses forces, son petit corps tendu tremblant à chaque nouveau cri. C'était une scène assez brisante. Le serpent a finalement disparu, le rongeur continuait ses cris puis est parti à son tour.
Une scène des plus étranges et très touchante. Nous ne savions pas que les écureuils pouvaient crier et encore moins avec une telle puissance!
Nous avons repris la voiture et, en passant par la Tioga Pass, nous avons de nouveau randonné dans les sous bois en compagnie des moustiques ✷note pour plus tard ou pour vous, lecteurs : prendre le répulsif à moustiques avec soi lorsqu'on part en rando!!!✷. Ce qui devait arriver arriva : nous nous sommes fait bouffer!! (Et ça graaaaatte!)
Plus tard, dans la soirée, nous sommes arrivés au terrain de camping où nous avions reservé un emplacement (ou plutôt deux car c'est 4 personnes par emplacement mais c'était vraiment trop grand). Nous avons planté les tentes avant la nuit et nous avons pris notre repas comme des manouches de façon très conviviale.
Après le longues délibérations en France, il a été décidé de ne pas prendre d'accessoires pour manger que ce serait plus simple d'acheter tout sur place. Résultat : On avait rien pour manger! Heureusement que nous sommes des élèves indisciplinés! Scrat avait amené son réchaud avec son lot de casserole, bol et verre et Gloewen ses couvertes en plastique. C'était déjà un bon début! Nous avons donc essayé de trouver 7 récipients pour les 7 personnes à table : le bol de Scrat, le verre de Scrat, une tasse souvenir achétée à San Francisco par Gloewen, un pot de yaourt que l'on a du manger en quatrième vitesse, la boite de thon que l'on venait d'ouvrir et une boite de glace (boite et couvercle) normalement destinée à ranger divers produits de beauté pendant le voyage. La casserole servant biensûr à faire cuire le riz.
Pour couronner le tout, la nuit étant tombée il n'y avait plus de lumière. Seule lumière disponible : la frontale de Gloewen et une lampe de poche fournie avec la voiture. (Celle de Scrat étant malheureusement déchargée et les autres trouvant les frontales trop kitch...)
Ce fut donc un repas sommaire avec les moyens du bord! Riz, thon et sauce... enfin si vous arrivez à les voir!!
Peu après, nous avons rangé les affaires dans la voiture pour les protèger des ours et sommes allés nous coucher.
Jour 5.
4h50. Dès le réveil, on plie les tentes et on prends notre petit déjeuner. C'est déjà plus facile avec la lumière du jour! Par contre, le soleil n'étant pas encore levé tout à fait, il faisait super froid! Nous avons empilé les couches et nous sommes réchauffés au feu que Scrat nous avait préparé (nous le surnommons d'ailleurs Le Loup Randébois depuis... Spéciale dédicace à ceux qui comprennent).
Premier rendez-vous prévu au programme : Mono Lake! Il est encore tôt et en arrivant sur place le parking est quasiment vide.
C'est un parc national et il faut payer l'entrée. Elle n'est que de $3 par personne (pour que vous vous rendiez compte des prix aux USA : cela équivaut à un muffing, 3 mini-paquets d'Oreo ou 2 petites bouteilles de PowerRade). Le reste de l'équipe change d'avis et préfère rester dans la voiture à nous attendre. Nous partons donc tous les deux à la découverte de ce parc peu commun. (Pour l'anecdote, comme pour énormément de choses aux USA, il faut payer en déposant une enveloppe dans une boîte. Chose qui ne marcherait absolument pas en France...)
* Attention, long "blabla" sur l'histoire, la géologie et la zoologie du Mono Lake! *
Le lac Mono est célèbre à causes de ses nombreuses tufas. Ces formations rocheuses sont issues d'une réaction chimique entre l'eau froide venant du lac (contenant du carbonate) et l'eau chaude venant de sources souterraines (riche en ions calcium). Cette réaction produit du carbonate de calcium qui va venir cimenter les particules d'argile.
Résistantes à l'érosion, les tufas sont normalement sous-marines. Elles ont été mises à nu à cause de la construction d'un aqueduc, en 1941, qui a dévié l'eau de 4 des 5 rivières s'y déversant vers la région de Los Angeles. Depuis, le niveau de l'eau (qui s'évapore énormément) a diminué de 15m. En 1994, grâce à la mobilisation des habitants, une loi a interdit partiellement le pompage de l'eau. Le niveau remonte tout doucement.
Le lac est clos : la seule issue possible pour l'eau est l'évaporation. Comme les différentes rivières qui l'alimentent apportent une grande quantité de sels minéraux, sa concentration de sel est 2,5 fois supérieur à celle de l'océan et l'eau est 100 fois plus alcaline (ph 10). Ces teneurs élevées empèchent quasiment toute vie dans le lac. Il ne contient aucun poisson mais des algues microscopiques, des crevettes et des mouches.
D'après ce qu'on a compris, l'espèce de crevette qui vit dans le lac Mono est une forme primitive qui s'est développée il y a 100 millions d'années et qu'on ne trouve qu'ici. Il s'agit de l'Artemie (Artemia monica). Elles meurent chaque hiver à cause de la température (trop froide) mais, juste avant, pondent des oeufs qui vont se développer au printemps au moment où l'eau se réchauffe.
Ici, une macrophoto de la bestiole.
Là, une photo pour se rendre compte de sa taille.
(Je ne sais pas si ce sont bien des Artemia monica ou d'autre espèce
d'Artemia mais je crois que leur taille est la même)
L'espèce de mouche, les Alkali flies ou mouches d’Alcali (Ephydra hians), n'est pas en reste dans l'originalité puisqu'il s'agit d'une mouche nageuse! Elle vole, nage sur l'eau et plonge!! Et on les trouve en quantités très impressionnantes! Lorsqu'elles vont sous l'eau, elles emportent assez d'air sur leur corps pour y rester 15 minutes. C'est sous l'eau qu'elles se nourissent et pondent. Les oeufs, larves et chrysalides sont des stades immergés. C'est n'est qu'en "mouches adultes" qu'elles vont dans l'air.
Ici, une photo zoomée des petites bêtes en question.
Là, une photo qui montre combien elles peuvent être nombreuses.
(Vous voyez le truc noir? C'est un tas de mouches!!)
Il y a donc peu d'espèces à vivre dans le lac mais quelles espèces!!! Surtout qu'elles sont en nombre considérable et que, du coup, elles attirent les prédateurs (en nombre important eux aussi). Je veux parler d'oiseaux. En effet, le lac Mono est une étape essentielle dans la migration d'énormément d'epèces comme, par exemple, les Osprey (Pandion haliaetus) ou Balbuzard pêcheur et les Wilson Phalarope (Phalaropus tricolor).
Ici et là, deux photos d'Osprey.
Ici et là, deux photos de Wilson.
Sur place, nous avons croisé une bénévole super sympa qui nous a expliqué pas mal de choses sur le lac et que les oiseaux migrateurs. Elles nous a même permis d'en observer quelques uns, plus "discrèts", grâce à sa longue vue. (Elle ne passera jamais sur ce blog, mais nous la remercions de bon coeur!!)
Elle nous a exliqué par exemple que les Wilson qui viennent du Canada, leur site de nidification, arrivent tous maigres au lac (ça creuse de voler!!!). Ils y mangent énormément, reprennent des forces (et du bide ah ah ah) puis, lorsqu'ils sont bien gras, repartent vers le Chili où ils arrivent tous maigres! C'est vrai qu'ils en font de la distance!!
En gros, la châine alimentaire est simple :
Les dangers à Mono Lake : Ce n'est pas parce qu'il y a énormément de crevettes, mouches et oiseaux que ça va durer éternellement, ni même longtemps. En effet, les moindres changements évironnementaux peuvent briser la chaîne alimentaire et provoquer la disparition d'une espèce et, par là, de toutes. Depuis des milliers d'années les crevettes s'adaptent, petit à petit, à la composition chimique très particulière du lac. Si ces conditions changent trop ou trop rapidement, elles vont disparaître.
Entre 1941 et 1981, le lac a perdu la moitié de son volume et a doublé de salinité. Des recherches ont montré que plus la salinité du milieu augmente et moins les mouches et les crevettes sont fertiles. Le danger est que cela arrive à un point où elles ne peuvent plus survivre et se reproduirent.
Voici notre notre petit montage vidéo sur la visite :
Et pour en savoir plus, la brochure de mono lake. Trouvée en cherchant des photos des oiseaux. Nous sommes contents de voir que nous ne nous sommes pas plantés dans nos explications, nous avons une bonne mémoire! :)
Petite anecdote : Mon ami Wiki m'informe que le lac a servi décor principal au film "L'Homme des Hautes Plaines" de Clint Eastwood.
Ensuite, nous avons continué notre chemin, trouvé un magasin pour acheter quelques produits frais et mangé sur le bord de la route.
Prochaine étape : la Vallée de la Mort.
Situé entre le parc de Yosémite et Las Vegas, la Death Valley est l'un des plus grands parcs des Etats-Unis. Contrairement à ce qu'on peut penser à priori, il y a énormément de choses à y voir. Il est composé de nombreuses vallées et canyons très profonds.
Sur le planning fait lors de la préparation du voyage, il n'a pas été prévu que l'on y passe plus d'une journée. Il a juste été prévu de le traverser et de s'arrêter à de magnifiques points de vue plus ou moins sur notre trajet. Pas de randos donc mais, en été et en plein aprem, ce n'est pas forcément la meilleure idée! Là encore, des images à couper le souffle! Toutes ces couleurs dans la pierre! Exceptionnel!
Nous avons eu de la chance car le temps était couvert et nous n'avons eu que 48°C. D'accord, par rapport à la France c'est super chaud mais, au final, ça allait (même pour Gloewen qui fond à 25°C d'habitude). Il y avait du vent (beaucoup beaucoup de vent) et on avait l'impression de se retrouver face à un sèche-cheveux géant! L'avantage, c'est qu'on n'est pas tout collant et dégoulinant de transpiration et ça aide à ne pas avoir cette sensation de chaleur! ;)
NB : On croirait qu'il fait sombre sur les photos mais, en réalité, c'était super lumineux.
Comme toujours, les photos ne rendent pas hommage aux véritables couleurs...
C'est une impression étrange et magnifique à la fois. Les paysages sont tellement beaux et l'ambiance qui y règne est si spéciale que l'on croirait que c'est irréel. C'est comme si nos repères étaient complètement différents, comme si on était dans une autre dimension. Quoi qu'il en soit, en s'y promenant, on comprend aisément le nom de "Death Valley". Avec cette température, on se déshydrate très vite!! On n'arrêtait pas de boire!! (Prévoir beaucoup d'eau!!)
Le parc est interdit aux camping-cars et il est fortement conseillé (par des panneaux le long de la route) d'y couper la climatisation afin d'éviter que le moteur ne chauffe trop (il chauffe déjà assez comme ça avec la chaleur et l'énergie qu'il dépense dans les côtes).
Bref, au final, on peut vous dire que C'est vraiment un coin à voir! On vous le recommande chaudement (c'est le cas de le dire ah ah)!! On a réellement bien fait de faire passer l'itinéraire par là! Par de regret là-dessus! Par contre, on aurait voulu y rester plus longtemps et, au moins, s'arrêter à Artist Palet qui avait l'air vraiment chouette d'après nos recherches sur internet mais le reste de l'équipe a changé d'avis et préfèrait arriver tôt à Las Vegas. C'est bien dommage!
Nous avons beaucoup aimé ce parc. En plus, la chance était de notre côté puisque le temps était couvert et qu'il y avait du vent. Nous avons même eu quelques... gouttes de pluie! Eh oui!
Nous avons ensuite continué notre route en direction de Las Vegas. Nous avons trouvé notre hôtel puis débarqué toutes nos affaires car il nous fallait maintenant vider entièrement la voiture pour la rendre. Au revoir mini van!
Une chambre sympatique, des lits confortables et une bonne grosse douche! Un délice!! Nous avons mangé nos provisions dans notre chambre tandis que les gars allaient s'acheter un Mac Do. Ensuite, malgré la fatigue, nous sommes allés visiter la ville pour se rendre compte, par nous-même, de cette Las Vegas si célèbre.
Les hôtels de plus de 2000 chambres (non, on ne fait rien en petit ici) sont décorés en fonction de différents lieux, villes, pays, par exemple Paris, New-York, Egypte, Hollywood, Venise... Enfin "décorés" n'est pas vraiment le mot car ils ont reproduit en plus petit des éléments caractéristiques de chaque endroit : la Statue de la Liberté, l'Empire State Building, le Brooklyn Bridge et compagnie pour New-York, la Tour Eiffel, les ponts, les lampadaires, l'Arc de Triomphe et compagnie pour Paris, etc... ça a l'air génial comme ça mais passé les trois statues, même plus ou moins immenses, c'est toujours la même chose et, très franchement, ça ne casse pas trois pattes à un canard!!
Lorsqu'on nous demande si on est allés au Casino, la réponse est simple : Chaque hôtel est un Casino! Vu le nombre de chambres, vous vous imaginez les hôtels immenses. Eh bien leur hall (qui est en quelques sortes le principal "lieu de vie") est tout aussi gigantesque! C'est en fait un Casino entouré de bars et boutiques et, accessoirement, d'une reception. Du coup, quand on rentre dans un hôtel, on est dans le casino. Après on peut jouer sur les mots. Est-ce-que le tapis qui fait le tour les machines à sous et autres tables de jeux appartient au casino? Est-ce-que si je suis derrière le mini paravent vitré qui m'arrive à la poitrine je suis dans le casino?
Les hôtels sont disposés le long d'une rue principale : le Strip. La nuit, c'est l'effervescence!! Aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, il y a du monde partout!!! Si vous donnez rendez vous à quelqu'un à l'hôtel d'à côté, prévoyez très largement le temps de vous y rendre (on vous l'a dit, c'est très grand). Enormément de touristes, l'ambiance est plutôt bonne enfant en tout début de soirée mais plus les heures passent et plus on y voit l'alcool, l'argent et le sexe. ça en devient indescent.
Voilà ce que nous vous avions écrit sur place :
" Nous revoici en direct de l'hôtel Excalibur à Las Vegas. "
Gloewen : "J'avoue ne pas aimer la ville. Très déçue après notre balade sur le Strip et dans tous les hôtels. Je ne m'attendais pas à adorer mais pas non plus à détester à ce point. Je ne vois pas trop l'intérêt lorsqu'on ne joue pas au Casino. ça sent l'argent, la surconsommation, les excès, le vice. Les gens veulent se montrer à tout prix... ça pue!! Nous avons vu les gens derrière les machines à sous, le regards vide, perdant leur humanité. Nous en avons vu d'autres allongés dans la rue, ivres. D'autres encore, aguichent avec leurs autocollants de filles nues et proposent quelques objets de luxure cachés derrière les buissons. "
Scrat : "On est en plein désert, il fait chaud, très chaud, et cette ville immense apparait à l'horizon. Au centre, que des grands hôtels avec des décors gigantesques, des casinos et des touristes. Mais où sont les habitants de cette ville? Bon, rien de bien spécial à faire si on ne joue pas... Tout est pareil, grand et touristique. La consommation d'eau y est phénoménale pour une ville en plein désert. Tout n'est qu'apparence, des arbres verts arrosés à l'excés aux décors immenses et casinos bondés."
On y était, on a vu... Point.
C'était à voir, une fois. Parce que c'est Las Vegas, pour se rendre compte jusqu'à quel point les excès peuvent aller. C'est la bêtise humaine, c'est triste. Le seul point positif se situe au niveau du prix des chambres. Très peu chères et très confortables malgrès le fait qu'elles aussi veulent paraître mieux qu'elles ne le sont réellement.
Prévisions pour le lendemain : Location de notre camping-car, quelques courses et départ en direction du Grand Canyon!!
Vous pouvez donc aller voir la suite de notre voyage qui continue à Grand Canyon
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